Paludisme : comprendre la maladie et se protéger

De notoriété mondiale, le paludisme ou malaria, est une maladie qui traverse les âges et reste dans les discussions des autorités de santé. Nous allons essayer de vous expliquer simplement les tenants et aboutissants qui font de cette maladie un enjeu de santé mondial.

1.   L’évolution du paludisme

Le paludisme dans l’histoire

Le paludisme, est l’une des plus vieilles et plus meurtrière maladies parasitaires, on estime qu’elle existe depuis les temps préhistorique. Son nom français, vient du latin « Palus » qui signifie marécages. On pensait alors que le paludisme venait de leur « air mauvais », traduction littérale de malaria en italien.

Au début, il était présent partout dans le monde, mais son influence a diminué en 1630 avec la découverte de l’arbre à fièvre. » La poudre de son écorce est devenue le 1er remède contre le paludisme. De ce même arbre sera obtenue la quinine, en 1820, utilisé encore aujourd’hui dans les médicaments antipaludéens.

C’est seulement en 1897 que l’on découvre la provenance de cette maladie vectorielle, le moustique. Plus précisément parmi les espèces de moustiques, le genre anophèle. Depuis lors, le paludisme n’a cessé de muter afin de résister aux différents traitements mis en place et enchaîne des phases de croissances et de récessions.

Ses récentes fluctuations

Le graphique ci-dessous montre l’évolution du nombre de nouveaux cas de paludisme pour 1000 habitants. Après une longue décroissance, on constate un rebond en 2019 qui continue de croître puisqu’entre 2021 et 2022 on constate une augmentation d’environ 2%.

Graphique représentant une légère baisse du paludisme de 2010 à 2019 puis une hausse entre 2019 et 2021

Malgré tous les traitements qui sont disponibles aujourd’hui, le paludisme reste une maladie très meurtrière. En 2022, l’OMS a recensé 608 000 décès (dont 580 000 en Afrique) dus à cette maladie. Ses victimes sont souvent des personnes dont le système immunitaire est fragile. Environ 80% d’entre eux étaient des jeunes enfants de moins de 5 ans.

2.   Répartition géographique

Recensement général

En 2022, on estime à environ 250 millions de cas de paludisme avec une répartition géographique qui se fait essentiellement entre les tropiques du cancer, du capricorne et l’équateur. Soit en Afrique, en Asie du sud ainsi que dans le nord de l’Amérique du Sud.

Cependant, la charge mondiale est disproportionnée, en effet, sur 85 pays touchés, 94% des cas de paludisme proviennent du continent africain. Pour comparaison, en France métropolitaine, on recense environ 5000 cas par ans, issues uniquement de contaminations venues d’autres pays.

Le Centre de conseil médical aux voyageurs de l’Institut Pasteur de Lille renseigne sur les risques médicaux liés aux voyages que vous prévoyez de faire : vaccins nécessaires/recommandés, traitement contre le paludisme, Zika…

Carte du monde représentant les pays touchés par le paludisme

Recensement par espèces

Il existe différentes espèces du parasite plasmodium à travers le globe. La plus virulente d’entre elles, pour l’homme, est la Plasmodium falciparum majoritairement présente en Afrique mais aussi en Amérique Latine et en Asie, dans leurs zones tropicales. C’est également la plus connue du fait qu’elle soit responsable de la plupart des cas mortels.

Avec la forme précédente, le Plasmodium vivax est la deuxième forme la plus problématique. Moins pathogène, mais plus présente sur la surface terrestre. L’OMS considère cette maladie comme largement sous-estimée.

Des études publiées le 05 décembre 2023 ont révélé que de nombreuses personnes pourraient être porteuses de ce parasite de manière silencieuse. Cette maladie est particulièrement dangereuse. On le trouve à la fois en zones tropicales et en zones tempérées.

Il existe 3 autres formes, le plasmodium ovale, présent en Afrique de l’ouest, il n’est pas mortel, mais occasionne des rechutes jusqu’à 5 ans après la première infection. Le Plasmodium malariae, comme son homologue, n’entraîne pas la mort, mais est responsable de rechutes jusqu’à 20 ans après la primo infection. Enfin, le Plasmodium knowlesi, qui, dans 10% devient une forme sévère et peut-être devenir mortelle.

3. Modes de transmission

Pour pouvoir opérer la ponte de ses œufs, la femelle moustique a besoin de sang, qu’elle absorbe lorsqu’elle opère une piqûre. C’est lorsque celle-ci est préalablement infectée qu’elle transmet le parasite, le Plasmodium, qui se développe ensuite dans le foie et les globules rouges de l’Homme. Ce dernier phénomène induit une possibilité de transmission via transfusion sanguine mais également d’une femme enceinte à son enfant.

Pour en savoir plus sur le cycle de vie des moustiques, nous vous invitons à lire notre article : « Tout savoir sur les moustiques. »

4. Symptômes

La période d’incubation du parasite se situe entre 8 et 30 jours en fonction de l’espèce inoculée. Le syndrome du paludisme se nomme l’accès palustre et reprend ces différents symptômes qui, généralement, reviennent de manière récurrente tous les 2 ou 3 jours :

  • Fièvre élevée
  • Frissons
  • Sueurs
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Maux de tête
  • Fatigue
  • Nausées et vomissements
  • Diarrhées

Si l’un des symptômes survient dans le laps de temps mentionné ci-dessus après un voyage dans pays où le paludisme est endémique, jusqu’à preuve du contraire, il faut considérer le malade comme souffrant du paludisme et aller en urgence chez le médecin.

5. Traitement

La prise en charge d’une suspicion de paludisme doit suivre un schéma spécifique détaillé ici par le Vidal :

Schéma qui reprend les étapes de traitement du paludisme

6. Prévention du paludisme

Protégez-vous des piqûres de moustiques

Pas de piqûre, pas de maladie, cela reste encore le moyen le plus sûr de ne pas attraper le paludisme.

  • Portez des vêtements longs, couvrants et clairs.
  • Utilisez un répulsif anti-moustique adapté aux types de moustique que vous rencontrez dans votre zone géographique
  • Imprégnez vos vêtements et dormez sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide.
  • Ne pas hésiter à en utiliser dans la journée car même si certains ne piquent que pendant la nuit, d’autres piquent de plus en plus tôt, comme le rapporte le dernier rapport de l’OMS comme le rapporte le dernier rapport de l’OMS

Prenez un traitement médicamenteux préventif

Il est important de consulter votre médecin un mois avant de partir dans une zone à risque. Vous pourrez ainsi obtenir un traitement préventif adapté. Il est important de suivre tout le traitement avant, pendant et après le voyage. Le parasite peut continuer à se développer dans le foie pendant quelques jours ou semaines après l’infection.

Vaccination

Dans son objectif de lutte contre la maladie, l’OMS recommande l’utilisation des deux vaccins antipaludiques notamment chez les enfants, qui sont à risque, afin de réduire de façon significative leur risque de mortalité suite à une exposition à l’un des parasites responsables du paludisme.

Conclusion

Le paludisme est une maladie intrinsèquement lié à l’Homme depuis son origine. Elle fait toujours beaucoup de victimes malgré de nombreuses tentatives pour essayer de l’endiguer. Qu’importe la durée de votre voyage, il est important de se protéger correctement si vous traversez un pays qui comporte un risque sanitaire.

Rédigé en : avril 2024